José Fillion















José Fillion a œuvré comme styliste pendant plus de vingt-cinq ans dans les meilleurs magazines du Québec. Elle était derrière ces images qui nous font désirer, jamais très loin de ces décors qui nous font rêver. Une vraie artisane du beau. Sollicitée pour son savoir-faire tous terrains, celle qui décorait, fabriquait des poupées, tissait, brodait, assemblait des courtepointes, a voulu poursuivre sa propre voie d’expression artistique et se consacrer à la peinture. Ce qui anime l’artiste est d’avancer malgré les erreurs, de se permettre les errances, de conquérir sa passion. Fillion s’installe à Victoria, en Colombie-Britannique, et poursuit des études collégiales en arts. En trois ans, l’artiste définie son vocabulaire pictural et retourne à Montréal pour créer sa niche de production, son espace de vie.
Au delà de l’œuvre, l’espace.
C’est dans la relation fusionnelle que l’artiste entretient avec sa toile et son milieu, que l’on retrouve le sens profond de toute sa démarche. Rapport parfois complice, parfois antagoniste mais toujours en lien étroit, toujours en dialogue. L’étroite proximité de l’espace vie-travail façonne sa discipline plurielle, son approche d’actualité. Elle peint comme dans un journal intime, fréquentant ses toiles à chaque jour pour leur faire confidence du meilleur comme du pire. Lorsque l’artiste a dompté l'indomptable inspiration, elle peint et se réconcilie avec ce monde qu’elle entend apprivoiser. Elle donne la permission aux couleurs de suivre leurs cours, d’atteindre leur équilibre; ses instruments permettent aux traits de chercher leur place quand d’instinct, sa spatule fait surgir des harmonies uniques à travers les quelles émergents visages, nature, mouvements, couleurs, ombres et lumières. C’est le peintre qui tisse, qui sculpte, qui stylise le réel, qui dialogue avec la vérité de son œuvre, c’est la femme qui s’engage sur le chemin de « l’authenticité à tout prix ». « Ma peinture a besoin de moi pour vivre. Si je n’étais pas là, elle n’existerait pas. »
My painting needs me in order to live; If I weren't there, it would not exist. Jose Fillion or the urgent need to create.
The artist's journey.
For more than twenty-five years Jose Fillion worked as a designer for the best French-Canadian magazines. She was behind the images that created our desires, never far from the décor that made us dream. Artisan of the beautiful. In demand for her knowledge on many fronts, she it was who decorated, made dolls, wove, embroidered, made quilts until, one day, she wanted to find out what she, herself, had to say.
Inspired by error and by trial, she was not afraid of taking risks; the biggest risk of all was a few years ago when, at the age of 44, she gave up her security and her renown in order to move across Canada, from Quebec in the east to Victoria on the Pacific west coast, and concentrate on painting.
The work.
The deep meaning of her work reveals itself through the fusion between the artist and her canvas. The relationship may be one of complicity or antagonism, but it is always close, always a dialogue. Some days she is seduced by her work, sometimes they wage war, but every day she paints to reconcile herself with a world she is trying to tame. Jose Fillion has made her own the discipline practised by real artists: the bare canvas is her personal journal, which she lives with every day and sleeps with as best she can, because from it is born her truth. Her only guide on this quest: the urgent need to paint. Colours find their balance; marks find their place. Jose Fillion is obsessed with colour, the exact tone, her own palette—the one she imagines as she opens her eyes in the morning. By instinct her paintbrush brings out unique harmonies through which appear faces, familiar situations, dog or dish. But it is primarily a world of colour and form; themes follow later, when the artist has control of her uncontrolable inspiration. One thing is clear: this is work which knows no compromise. Authenticity is all.