Tels des dessins que l’on peint

 

Les derniers portraits réalisés par Victor Mashaal poussent son exploration de l’humanité contemporaine vers de fascinantes et toutes nouvelles directions. Il y a seulement un an, dans le cadre de son premier vernissage fort bien accueilli, il révélait son affinité pour les infinies possibilités qu’offre la forme humaine. Aussi, l’énergie et l’engagement manifestes transpirant de ses plus récentes œuvres justifient amplement l’importance d’exposer à nouveau ce peintre émergent de Montréal.

 

Dans sa seconde apparition en solo, Victor Mashaal délaisse la relation avec ses sujets, semblant plutôt chercher à les choisir à même la foule pour les lancer avec audace et intensité à l’avant-scène, et cela, dans une quasi totale absence d’accessoires et d’ornements.

 

D’ailleurs, Victor Mashaal n’use pratiquement d’aucune fioriture pour atteindre ses visées, préférant plutôt affronter ses sujets de front et les peindre suivant une approche tout aussi directe, technique attribuable probablement à ses réussites et ses nombreuses années comme homme d’affaires. À cela s’ajoute une vie à étudier l’art, lui permettant ainsi d’offrir une image révélant à la fois la lecture sensible qu’il fait de ses sujets et toute sa vérité artistique, objectif qu’il souhaite avant tout préserver.

 

Ainsi, il signe ses œuvres d’un style tout à fait personnel qui semble marier les lignes réductrices de la calligraphie orientale avec la brutalité de l’art de la rue de l’Occident; d’aucuns les décriraient comme des dessins qu’on aura simplement peints. Avec ses personnages aux contours noirs réalisés par de larges coups de pinceau et des détails réduits à des formes floues, les portraits laissent transparaître l’urgence de la représentation des sujets, sans toutefois faire obstacle à leur humanité. Ils ne craignent nullement d’impressionner. Nus ou habillés, ils se montrent insistants par leur présence et leur soif de considérations.

 

 

 

Painted Drawings

 

These latest portraits by Victor Mashaal take his exploration of contemporary humanity in new and exciting directions. Having already shown his affinity for the endless possibilities of the human form in his well-received debut earlier this year, the obvious energy and engagement of these fresh works explains why a new exhibit by this emerging montreal painter is very much in order.

 

For this second solo appearance, Victor Mashaal does not merely engage with his subjects, he seems to pluck them from the crowd and thrust them centre stage with boldness and intensity and despite an almost total absence of props or adornment.

 

Victor Mashaal employs very little apparent artifice to achieve his aims, preferring to face his subjects head on and to paint them with that same direct approach, a technique that may owe something to his many years and successes in the business world. Combined with his lifelong art studies, the resulting images reflect both his sensitive reading of his subjects while at the same time ceding nothing to his primary goal of artistic truth.

 

The result is a signature style that seems to incorporate both the reductive line of oriental calligraphy with the brutality of western street art; one might characterize them as painted drawings. Figures outlined in broad black strokes, details reduced to shorthand blurs, there is an urgency in the depiction of these figures, yet their humanity persists. These figures are not afraid to make an impression. Nude or clothed, they insist on being present and accounted for.